Sacrifier le sacrifice

Article : Sacrifier le sacrifice
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2 novembre 2016

Sacrifier le sacrifice

Bon, on se tire les cheveux, on chahute, on va dans tous les sens, on rigole, on s’embrasse, on parle fort, on danse, on se raconte les évènements de la journée, on s’entraide, on s’enlace, on se dit je t’aime, on cuisine pour qu’ils soient en bonne santé, on travaille comme des fous pour qu’elles aient les meilleurs moyens de vivre … Non, on ne fait plus cela. Regardez autour de vous et vous verrez que les parents ne se sacrifient plus pour le bien de leurs enfants. Au contraire, le terme « sacrifice » n’a plus de sens, il n’existe plus de nos jours, nous l’avons vivement sacrifié.

Des gamins qui arrivent à l’école avec un sac de chips de bon matin; de belles filles qui demandent à l’enseignante de leur arranger les cheveux car « maman dormait encore quand elles sont sorties »; des jeunes universitaires qui avouent leurs secrets à leur prof après le cours parce que leurs parents n’ont pas le temps de les écouter

Oui, je me heurte toujours à ceux et celles qui me contredisent en me lançant un mais nous aussi nous voulons vivre notre vie, et ma réponse reste la même: votre vie, maintenant, inclut vos enfants. Oh, non!

C’est dommage, je sais.

Dommage pour vous qui ne comprenez toujours pas le concept de parenté et dommage pour ces petits que l’on oblige à naître grands; ou plutôt adultes, car la grandeur n’est autre que majestueuse comme leur présence.

Ce que je ne comprends pas surtout c’est l’idée générale de cette routine inutile, destructive et banale. Un cercle vicieux auquel se soumettent les ignorants uniquement, par ce qu’il le faut. La phrase sublime du summum d’idiotie venant de ceux que j’appelle : une femme et un homme accompagnant un enfant. Oui, car ces derniers ne sont pas de vrais parents. Cette « maman » qui court arranger ses ongles mais qui oublie de laver les mains de son enfant quand il rentre. Ce papa qui est trop occupé à regarder les belles filles au point de ne pas sceller la ceinture de son fils. Ou ce couple qui sort quasiment tous les soirs en laissant « son cœur » avec une bonne étrangère.

Fonder une famille est une responsabilité, un choix suprême, voire une mission et un mode de vie sortant de l’ordinaire. Ce qui ne va plus c’est cette ambiance d’égoïsme et de nonchalance qui envahit l’esprit des « parents ». Ce style de vie qui privilégie le Moi aux dépens du Nous. Il est vrai que les jours et les nuits deviennent des calvaires personnels quand les petits viennent partager Notre vie; or, nous en sommes responsables. Alors nous assumons nos responsabilités avec beaucoup de force, de joie, de folie, d’espoir et de générosité envers des âmes qui n’ont pas choisi d’être là et que nous tuons deux fois: la première en les concevant, la deuxième en les délaissant au grès de Notre Bonheur.

« Vous savez madame, ma tante a eu un enfant! Je suis très contente. J’espère qu’elle sera toujours à ses côtés. Moi ma mère voyage beaucoup et je ne la vois qu’une seule fois chaque deux semaines. Parfois je pense pourquoi je suis née si je ne peux pas rester avec elle?! »

Et nous osons toujours condamner les générations à venir en oubliant que c’est nous qui les formons. Prenez soin d’eux quand ils sont petits afin qu’ils vous soient fidèles quand vous vieillissez. Aimez-les pour qu’ils vous respectent et prouvez-leur que Votre vie ne continue pas sans eux. Peut être qu’un jour ils comprendront pourquoi ils sont nés.

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