Par amour ou par fidélité ?
« La fidélité c’est l’amour qui dure dans le temps et dans l’espace » .
Je me souviens du jour où j’ai lu cette petite phrase. Je ne comprenais pas comment les mathématiques pouvaient définir un sentiment qui est en guerre contre lui-même : l’amour. Oui mais lequel ?
Il suffisait juste de scruter les réseaux sociaux ces deux derniers jours pour découvrir les différents visages de l’amour. Des visages qui ne ressemblent pas à la vérité que l’on connait. Un amour qui ne se résume plus à une fusion entre deux personnes. Un amour qui chante fort, qui chante faux. Un amour qui réclame l’attention des autres.
On me reproche quotidiennement d’être nostalgique, primitive, de croire toujours en les humains plus qu’en la technologie, de penser qu’un « bonjour » vaut mieux qu’un simple émoticône. Ceci est vrai, mais en cette problématique qu’est l’amour, je ne comprends pas encore pourquoi les NTIC semblent aussi importants.
Bref, revenons à notre sujet principal : l’amour, la fidélité, le temps, l’espace, les sentiments et tout ce qui touche à l’âme et au cœur. Les plus grandes chansons parlent d’amour. Les plus belles histoires racontent l’amour. Les flammes de ces courroux ardents qui brûlent les mille et un espoirs. Une étudiante universitaire me demande : « que se passe-t-il quand on arrête d’aimer ? »
Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi lui répondre et puis, je réalise que je ne sais absolument pas ce qui se passe lorsqu’on fait taire notre cœur. Vous êtes en train de vous dire que je deviens folle et que le cœur battra toujours pour ceux qu’on aime. Oui. Mais, pensez un peu plus : que se passe-t-il quand la raison l’emporte ?
Rien. Il ne se passe effectivement rien et c’est là que l’on comprend que le cœur a été obligé de se taire pour permettre au devoir et au sens de la responsabilité de s’ériger en monarques absolus et de générer un système de défense : la fidélité. Celle-ci se métamorphose et se ramifie en plusieurs domaines pour créer une image plus vaste de ce qu’est l’amour collectif.
L’amour envers nos enfants, notre famille et nos amis vient nous consoler et nous porte secours lorsque ce « rien » arrive. L’amour des petites habitudes et des moments inattendus booste ces journées moroses qui s’écoulent lentement.
Ces différents aspects de l’amour prouvent en quelque sorte que les multiples visages ne sont donc pas des masques ou des impuretés, mais plutôt des réflexions sincères de nos états d’esprit. Des divergences concaves et convexes et même des tangentes qui ne se calculent qu’à la perfection.
Selon un article que je lisais, la fidélité est avant tout un engagement. Ainsi, ce concept idyllique lié à l’amour apparaît plus clair maintenant, puisque ce sentiment d’appartenance relève plus de la logique que des émotions. Être fidèle demeure une conviction personnelle malgré toutes les circonstances qui s’y opposent. Aimer, pour de vrai, du fond du cœur, reste par contre la consigne stricte d’un exercice imaginaire. Il est facile de dompter sa fidélité, de la travailler, de l’obliger à se rendre face aux lois de la raison. Pourtant il semble inutile d’oppresser un sentiment amoureux qui bat la chamade.
Je comprends finalement le sens scientifique de cette petite citation. Les maths m’ont finalement servi à voir les choses d’une autre manière. Il nous faut parfois une équation assez parfaite pour apprivoiser un sentiment qui n’est ni de temps, ni d’espace.
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